Portraits de bénévoles : Conductrices et conducteurs

Les conducteurs sont des personnes engagées dans différentes actions dont la conduite des véhicules.

Vous trouverez ci-dessous quelques témoignages.

Annie-Claude, Croix-Rouge Mobilités

Croix-Rouge Mobilités 2024 (Annie-Claude)
Croix-Rouge Mobilités 2024 (Annie-Claude)
Croix-Rouge Mobilités 2024 (Annie-Claude)

Annie-Claude est bénévole à la Croix-Rouge et notamment engagée dans l’action « Croix-Rouge Mobilités ».

Ce service de transport de la Croix-Rouge, s’adresse à des personnes qui ont des revenus faibles, n’ont pas de moyens de déplacement et se trouvent dans une zone où il n’y a pas de transport collectif.

La Croix-Rouge propose de les véhiculer à bord de ses voitures.

Les conducteurs sont des bénévoles et la somme versée par les personnes véhiculées va intégralement à la Croix-Rouge. Elle permet de couvrir une petite part des frais de transport.

Dans l’Yonne, ce service existe depuis le premier semestre 2023 sur l’Auxerrois et la Puisaye, et devrait prochainement s’étendre à d’autres territoires icaunais.

Annie-Claude est une des conductrices bénévoles parmi la quinzaine de conducteurs de l’Auxerrois-Puisaye.

Elle effectue en moyenne un déplacement par semaine, parfois deux. Étant auxerroise, « Croix-Rouge Mobilités » fait appel à elle plutôt pour les environs d’Auxerre (Une antenne existe à Saint-Sauveur pour des trajets en Puisaye). Ceux-ci représentent environ une cinquantaine de kilomètres (Auxerre – lieu de prise en charge – lieu de destination puis retour) et durent la plupart du temps deux – trois heures, parfois un peu plus : trajet et temps d’attente sur le lieu de destination (rendez-vous médical, visite à un parent, par exemple)

Annie-Claude était déjà bénévole occasionnelle à la Croix-Rouge avant de s’engager dans cette action. Elle participait à des actions ponctuelles comme les collectes alimentaires. C’est à la demande de la présidente de l’unité locale de l’Auxerrois qu’elle s’est impliquée dans « Croix-Rouge Mobilités ».

Elle aime bien conduire mais surtout ce qui l’a motivée dans ce service, c’est l’aspect relationnel, la rencontre avec des gens. Souvent, pour les personnes transportées, « Croix-Rouge Mobilités », ce n’est pas qu’un moyen de transport ; la voiture est aussi un lieu où elles ont une écoute pour parler de leur vie, de leurs difficultés, …

Aurélie, Maraudeuse

Croix-Rouge Mobilités (Aurélie)
Croix-Rouge Mobilités (Aurélie)
Maraudes Aurélie
Maraudes Aurélie

Destinées à venir en aide aux personnes sans domicile fixe, des maraudes ont lieu à Auxerre et à Sens.

C’est à la demande de Dominique, responsable de cette action, qu’Aurélie a accepté, en plus d’être maraudeuse, de devenir également conductrice du camion du Samu social, tâche qui lui est familière car, éducatrice spécialisée, il lui arrive de conduire un minibus de neuf places.

Elle a choisi de s’engager dans les maraudes en 2020. Déjà, de par son métier, elle accompagne des personnes en difficulté et elle a le souci de se sentir utile un peu comme ses parents qui travaillent dans un foyer de vie Croix-Rouge à Villeneuve-sur-Yonne.

Elle effectue en moyenne deux maraudes par mois. Celles-ci durent environ cinq heures et se déroulent habituellement selon le schéma suivant :

  • Les maraudeurs (quatre ou cinq à chaque fois) se retrouvent à l’unité locale un peu avant 18 h pour finir de préparer le camion (thermos d’eau chaude, produits frais, …) (La préparation initiale du camion a été faite dans la journée par Faustine, Service Civique à la Croix-Rouge de l’Auxerrois)
  • Le responsable de la maraude téléphone aux commerçants partenaires afin de savoir s’ils ont des produits à céder (invendus de la journée : pain, sandwichs, …)
  • Il téléphone également au 115 (Samu social) pour savoir si des personnes sans domicile fixe ont été signalées dans les rues d’Auxerre
  • Ensuite commence la « ramasse » chez les commerçants partenaires
  • Puis c’est la maraude proprement dite avec des étapes précises afin que les personnes à la rue sachent où et quand elles peuvent rencontrer les rencontrer. Elle se termine par un passage dans les rues d’Auxerre et enfin à la gare au moment de l’arrivée du dernier train de la journée.
  • La maraude se termine vers 22 h 30 parfois plus mais il faut ensuite ranger le camion, le débarrasser des produits périssables, …

« Parfois, après une journée de travail, « marauder » peut être fatiguant mais on a le sentiment d’être utile, d’en ressortir du positif » dit Aurélie qui apprécie beaucoup son bénévolat de maraudeuse. En comparaison avec les gens de la rue, on relativise ses propres difficultés et il est intéressant d’échanger avec les SDF, leur histoire, leur parcours, …

Les personnes rencontrées estiment les maraudeurs de la Croix-Rouge. Parfois, ils pensent que c’est leur travail et ils sont encore plus reconnaissants lorsqu’ils apprennent que ce sont des bénévoles.

Aurélie compte poursuivre encore longtemps les maraudes, bénévolat très enrichissant avec également le plaisir de pouvoir partager avec les autres membres de l’équipe (La Croix-Rouge compte une trentaine de maraudeurs sur l’Auxerrois)

Jean-Michel, Croix-Rouge sur roues

Croix-Rouge sur roues (Jean-Michel)
Croix-Rouge sur roues 2023
Croix-Rouge sur roues (Jean-Michel)

Jean-Michel est un des conducteurs du camion de la Croix-Rouge sur roues (CRSR).

La CRSR consiste à aller dans les villages éloignés des principales villes icaunaises afin d’apporter une aide aux personnes en difficulté qui ne peuvent se déplacer dans les unités locales de la Croix-Rouge.

Actuellement, il y a quatre itinéraires différents :

  • Aillant-sur-Tholon ; Champignelles ; Charny-Orée-de-Puisaye,
  • Courson-les-Carrières ; Ouanne,
  • Bléneau ; Rogny-les-Sept-Ecluses ; Saint-Privé,
  • Saint-Sauveur-en-Puisaye

(Certaines tournées dans d’autres cantons de l’Yonne n’ont pas été renouvelées, le nombre de bénéficiaires s’étant fortement réduit)

Pour Jean-Michel, la Croix-Rouge sur roues, c’est deux jours complets par semaine ainsi qu’une demi-journée pour « la ramasse » (c’est-à-dire aller chez les commerçants récupérer les invendus)

Une tournée se déroule en général de la façon suivante :

  • Dans la matinée, prise en charge du camion et chargement du « sec »,
  • Parallèlement, d’autres chauffeurs font la ramasse du « frais » dans le Jovinien (Villeneuve-sur-Yonne ; Saint-Julien-du-Sault ; Aillant-sur-Tholon) et les produits apportés permettent de compléter les denrées alimentaires déjà présentes,
  • Le départ a lieu vers midi pour les destinations les plus éloignées et 13 h 30 pour les plus proches,
  • Dans les villages, le camion stationne dans des endroits discrets mais toujours au même lieu afin que les bénéficiaires puissent facilement le repérer
  • Le retour se passe vers 17 h.

Jean-Michel est bénévole à la Croix-Rouge depuis plusieurs années. Lorsqu’il est parti à la retraite, un copain alors président de l’unité locale lui a demandé ce qu’il allait faire avec ce changement de vie et lui a proposé d’être bénévole à la Croix-Rouge.

Lors de sa « vie active », Jean-Michel avait exercé plusieurs métiers notamment dans la restauration (Gérant d’hôtel-restaurant, cuisinier en maison de retraite, …) et avait terminé sa carrière professionnelle comme chauffeur d’un petit camion.

Jean-Michel aime son rôle de bénévole « Quand j’arrive, les gens sont heureux de me voir arriver. C’est du bonheur de voir les gens arriver avec le sourire alors qu’ils sont dans la misère, qu’ils n’ont pas à manger »

En 2023, la Croix-Rouge sur roues a aidé 923 familles dans l’Yonne, ce qui représente plus de 2 000 bénéficiaires et 79 colis d’urgence ont été distribués.

Yves, conducteur pour les Ramasses

Ramasses 2024 (Yves Sens)
Ramasses 2024 (Yves Sens)
Ramasses 2024 (Yves Sens)

Yves est bénévole depuis deux ans à la Croix-Rouge du Nord de l’Yonne et conduit un camion pour les « ramasses ».

Sous ce terme se cache une opération très utile pour la Croix-Rouge qui consiste à aller dans les hypermarchés, à la B.A. (Banque Alimentaire), dans des entreprises de frais, … pour aller récupérer de la nourriture, des produits d’hygiène, … afin de pouvoir ensuite les fournir aux personnes accompagnées par la Croix-Rouge.

Ces ramasses ont lieu en principe deux fois par semaine, lundi et mercredi matin ; les distributions alimentaires ayant lieu les après-midis des mêmes jours.

Si la plupart du temps, elles ont lieu à Sens et dans les environs ainsi qu’à Montereau située à 40 km environ, les conducteurs (souvent à deux pour la conduite, le chargement et le déchargement) vont également à la Banque Alimentaire (Monéteau à environ 60 km environ de Sens) ainsi que tous les quinze jours à Avallon (120 km environ de Sens) et une fois par trimestre à Clamecy (à une centaine de kilomètres de Sens)

Pour Yves, ce sont deux demi-journées pour les ramasses habituelles (lundi et mercredi matin) et évidemment davantage lorsqu’il faut aller à Avallon ou Clamecy. Il faut compter non seulement le transport et le chargement mais aussi le tri (sur le lieu de chargement et au retour à l’unité locale), des produits alimentaires étant parfois abimés.

En plus de ce rôle de chauffeur (ils sont plusieurs à la Croix-Rouge de Sens), Yves participe à la distribution alimentaire, aux maraudes, aux collectes alimentaires (deux fois par an) et donne volontiers un coup de main pour du petit bricolage à l’unité locale.

On peut ajouter qu’il participe également à la distribution de l’aide alimentaire à domicile (lundi et mercredi après-midi) pour les personnes qui ne peuvent se déplacer. Cela se fait à Sens et dans un rayon de 20 km autour de la ville. Les personnes qui ont peu de mobilité apprécient cette aide de la Croix-Rouge car non seulement ils sont livrés à domicile mais les bénévoles les aident souvent à ranger les produits livrés et, en plus, c’est une occasion de parler et de briser leur solitude.

Yves apprécie son bénévolat à la Croix-Rouge : « On voit beaucoup de personnes et ça nous motive quand on voit que les gens sont contents ».

Bérangère, secouriste-conductrice VPSP

Ambulance 2024 (Bérangère)
Ambulance 2024 (Bérangère)
Ambulance 2024 (Bérangère)

Bérangère est secouriste à la Croix-Rouge depuis 22 ans et conductrice VPSP (Véhicules de Premiers Secours à Personne) depuis 2010.

En faisant des représentations équestres, elle a remarqué l’existence de postes de secours.

Elle s’est alors renseignée et s’est engagée à la Croix-Rouge.

Au début de son engagement, les secouristes assuraient des postes de secours pratiquement tous les week-ends, maintenant c’est environ deux jours par mois.

Les récentes inondations à Tonnerre ou la période du COVID ont demandé plus de temps. Pour cette dernière période, les secouristes ont aidé au dépistage et à la vaccination anti-COVID en assurant des permanences organisées par la Préfecture dans les principales villes du département. Ils s’occupaient de la partie administrative déchargeant ainsi les infirmières qui procédaient aux vaccinations.

Dans l’Yonne, plusieurs secouristes ont la qualification de conducteurs VPSP (Véhicules de Premiers Secours à Personne). Pour le devenir, il faut passer une visite médicale chez un médecin agréé par la Préfecture et être secouriste PSE 2 (Premiers Secours en Équipe, niveau 2). La Croix-Rouge propose ensuite un stage de formation.

La validité du permis VPSP est de cinq ans. Pour le renouveler, il faut passer une nouvelle visite médicale.

Sur un poste de secours, dans de nombreux cas, les personnes soignées par les secouristes ont des blessures ou malaises légers mais il peut arriver qu’il y ait des fractures ou d’autres blessures graves par exemple lors de compétitions de motocross, de tournois de rugby, … et dans ce cas, le chef d’intervention appelle le SAMU. Celui-ci pilote alors à distance l’intervention des secouristes et décide s’il doit envoyer les pompiers ou le SMUR, ou si le blessé peut être transporté à l’hôpital par le VPSP de la Croix-Rouge présent sur place.

Bérengère apprécie d’être secouriste à la Croix-Rouge et aime bien la conduite d’une ambulance (VPSP à la Croix-Rouge)

Les personnes soignées au poste de secours sont en général gentilles et reconnaissantes, même si elles sont parfois stressées. Les secouristes les rassurent en leur expliquant ce qui va suivre pour leur prise en charge éventuelle.