Portraits de bénévoles : la distribution alimentaire
L’aide alimentaire envers les populations défavorisées est une activité importante de la Croix-Rouge. De nombreux bénévoles sont engagés dans cette action.
Vous trouverez ci-dessous quelques témoignages :
Andrée, unité locale de l’Auxerrois
Une partie de l’équipe de la distribution alimentaire d’Auxerre
(De gauche à droite, Aimée, Josseline, Andrée, Dominique, Marie-Christine)
Andrée coordonne la distribution alimentaire à l’unité locale de l’Auxerrois avec une équipe de quatre personnes.
À Auxerre, cette distribution a lieu le jeudi après-midi de 14 h à 17 h 30. Au vu le nombre de familles, celles-ci viennent tous les quinze jours (deux groupes d’environ 60 familles).
Après l’accueil et l’encaissement de leur participation financière, les familles se dirigent vers le local alimentaire afin de recevoir leur colis. Celui-ci est préparé lors du passage des bénéficiaires. Sa composition est d’une part selon le nombre de personnes composant la famille et d’aitre part selon les produits collectés. Le colis comporte habituellement des légumes frais (ou des conserves en cas de manque), des fruits (qui peuvent être remplacés par des confitures, compotes, …), des laitages (yaourts, fromage …), des pâtes ou du riz ou des légumineuses, du pain, de la viande (charcuterie ou steak), des produits d’hygiène (gel douche, shampoing, dentifrice, …). En début de mois, le colis comporte également de l’huile ou du beurre, du café ou du cacao, du sucre, de la farine, … (si l’unité locale en dispose).
À Auxerre, les produits distribués proviennent de la Banque Alimentaire ou ont été « ramassés » dans différentes entreprises agro-alimentaires à titre gratuit, SCHIEVER à Avallon, JACQUET à Clamecy, SENOBLE à Jouy, La Fournée Dorée à Bassou ou achetés par l’U.L à la boulangerie ROY, à la boucherie EL FATH, à un producteur de fruits à Bonny-sur-Loire, auprès de l’association RENOUER pour des légumes bio, …
Pour certaines de ces « ramasses », une répartition est faite au niveau des différentes unités locales de l’Yonne. Un camion venant de Sens ou d’Auxerre parcourt les routes du département pour livrer les différentes U.L..
À cette aide alimentaire à Auxerre (comme dans les autres U.L.) s’ajoutent le produit de la collecte alimentaire nationale de la Banque Alimentaire effectuée les derniers vendredi et samedi de novembre dans de nombreux magasins du département. Cette collecte peut être complétée par des « locales » organisées par les U.L. lorsque les stocks sont insuffisants.
Ce travail de gestion et de coordination est assez important. Andrée consacre à la Croix-Rouge un jour et demi par semaine ( mercredi et jeudi toute la journée)
Elle est bénévole à la Croix-Rouge depuis 2016, C’est au moment de la retraite qu’elle a proposé à France Bénévolat d’effectuer un travail bénévole et parmi les réponses reçues, c’est la Croix-Rouge de l’Auxerrois qui a retenu son attention où on lui a rapidement confié la gestion de la distribution alimentaire.
Dominique, unité locale Centre-Yonne (antenne de Joigny)
Dominique est bénévole à la Croix-Rouge depuis décembre 2018. Elle coordonne l’aide alimentaire sur Joigny.
(Joigny fait partie de l’unité locale Centre-Yonne qui a trois pôles Joigny, Migennes et Saint-Julien-du-Sault)
Son bénévolat se répartit sur deux jours et demi :
- Le mardi après-midi, elle reçoit les personnes qui souhaitent être bénéficiaires de l’aide alimentaire pour instruction du dossier administratif ou révision de celui-ci (tous les six mois)
- Le jeudi et vendredi, la distribution alimentaire avec le matin, la réception des marchandises (la fameuse « ramasse » que d’autres bénévoles sont allés chercher à la Banque Alimentaire ou dans des magasins du Jovinien notamment Intermarché à Saint-Julien-du-Sault, Bi1 à Aillant-sur-Tholon, …) et l’après-midi la distribution proprement dite.
L’antenne locale de Joigny accompagne 141 familles ce qui représente 460 personnes. L’équipe se compose de quatre personnes pour :
- Accueil et encaissement
- « Frais » (Laitage, …)
- « Légumes »
- « Épicerie » (Riz, pâtes, huile, sucre, produits d’hygiène, …)
La distribution alimentaire se déroule de 13 h 45 à 15 h 45, puis Dominique entre dans le logiciel AÏDA de la Croix-Rouge les quantités d’aliments distribués ce qui lui prend 1 h 30 à 2 h (un travail qui se fait à deux lorsque c’est possible).
Dominique est rentrée à la Croix-Rouge lors d’une collecte alimentaire. C’est en rencontrant un bénévole qui collectait, qu’elle a su que la Croix-Rouge avait besoin de monde et c’est ainsi qu’elle a pris contact et s’est engagée.
Son bénévolat lui prend certes du temps (presque un mi-temps) mais elle indique que cela lui « apporte beaucoup humainement », au niveau du contact avec les gens, surtout lors des permanences du mardi après-midi, un peu moins dans la distribution alimentaire car les horaires sont plus réduits et les échanges sont moins développés.
« On sent que les personnes rencontrées ont besoin de se confier, ils parlent assez facilement, évoquent les difficultés de leur vie, … Au-delà de l’aide alimentaire, on peut leur apporter une écoute ».
Isabelle, unité locale d’Avallon
L’équipe de la distribution alimentaire d’Avallon
(De gauche à droite, Bernard, Zaza, Marie-Lou, Françoise et Isabelle)
Isabelle est bénévole à l’unité locale d’Avallon depuis août 2022 (Elle avait déjà été bénévole dans sa jeunesse à la Croix-Rouge)
Venant de la Région Parisienne, au moment de la retraite, elle s’est inscrite sur une plate-forme de bénévolat. Contactée en premier par la Croix-Rouge, elle a donné suite et participe maintenant à l’aide alimentaire.
À l’unité locale d’Avallon, la distribution alimentaire est particulière, les personnes accompagnées par la Croix-Rouge ne disposant pas d’un panier-type fourni par l’U.L mais ont le choix des aliments parmi ceux qui sont proposés.
L’unité locale fait en effet partie des six sites pilotes mis en place par la Croix-Rouge française pour cette expérimentation.
Le déroulement d’une distribution se fait de la façon suivante :
- Accueil : à l’extérieur sous un barnum ;
- Encaissement : de la participation des personnes accompagnées par la Croix-Rouge ;
- Distribution : les bénéficiaires, munis d’une liste de courses où sont indiqués les produits mis à leur disposition, passent ensuite dans la partie « épicerie » et choisissent parmi les aliments proposés. Une personne aidante accompagne ceux qui en ont besoin pour des raisons diverses (barrage de la langue…)
- Enregistrement du dossier de l’aide fournie : Comme pour les autres formes de distribution, tous les aliments sont répertoriés. Il est possible de suivre ainsi l’état des stocks, ce que fait la Croix-Rouge française qui établit des statistiques permettant de toujours améliorer la distribution dans l’optique du « mieux manger pour tous ».
Après une période de rodage, cette nouvelle forme de distribution alimentaire fonctionne bien. Les bénéficiaires et les bénévoles en ont bien saisi le déroulement qui dure maintenant environ dix minutes par personne. (Elle a lieu le jeudi toute la journée)
L’équipe en charge de ce dispositif comporte trois personnes qui « tournent » sur les différents postes (encaissement, aide à la distribution, enregistrement dans Aïda).
(Il y en a plus deux personnes qui s’occupent du « frais et produits laitiers »)
Isabelle est arrivée à l’unité locale au moment où le projet de nouvelle distribution alimentaire voyait le jour. Ce projet, dirigé par le siège parisien, a pour but de rendre les personnes accompagnées plus autonomes et de renforcer leur capacité de résilience. Au départ, Isabelle a été chargée par le président de l’U.L. d’Avallon de mener des entretiens sur la façon dont les gens vivaient cette expérimentation. Dans l’ensemble, les retours ont été très positifs, la plupart a été très contente de cette nouvelle forme de distribution, quelques autres ont mis un peu de temps pour s’y habituer.
Un protocole précis a été mis en place. Isabelle était chargée de mener à bien cette étude.
Ce changement dans le mode de distribution a été très bénéfique, les gens sont plus autonomes, plus concernés ; ils peuvent choisir, prendre ou ne pas prendre comme dans un magasin. Certes, il y a eu au début quelques résistances aussi bien chez certains bénéficiaires que chez des bénévoles mais le virage est profitable pour tous.
Isabelle est satisfaite de l’ambiance qui règne au sein de l’unité locale ; une petite équipe solidaire qui fonctionne bien.
Certes, son rôle demande beaucoup d’énergie mais elle est contente d’avoir trouvé sa place, d’avoir une activité « proche des gens ».
« Tu rencontres les gens régulièrement, tu apprends à les connaître ; tu as l’impression de faire partie d’une famille, d’un groupe, … Les gens échangent, te parlent de celui qui a été hospitalisé, de celle qui a accouché, … mais aussi ils te demandent de tes nouvelles, de celles des autres bénévoles » dixit Isabelle.
Jean-Claude, antenne locale de Saint-Sauveur-en-Puisaye
Jean-Claude est originaire de Saint-Sauveur-en-Puisaye. Après une longue période en Normandie, il est revenu dans son village natal pour sa retraite.
Très engagé dans la vie associative de la commune (il est conseiller municipal et président du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale)), il est également bénévole dans l’équipe locale de Saint-Sauveur depuis 2020 et coordonne la distribution alimentaire. Celle-ci concerne actuellement 52 familles.
Cette distribution diffère de celle des autres unités locales. En effet, c’est le camion de la CRSR (Croix-Rouge sur roues) qui apporte la nourriture les deuxième et quatrième mercredis après-midi de chaque mois. Face au nombre important de familles accompagnées, celles-ci sont réparties en deux groupes de 26 familles.
À l’arrivée du camion de la CRSR, la première tâche des bénévoles locaux est de dresser un inventaire de la nourriture apportée afin de prévoir ce qui pourra être réparti, puis la distribution proprement dite débute. Celle-ci se déroule sous un préau dans la cour de l’école afin que les familles soient à l’abri.
Ce bénévolat prend à Jean-Claude environ une demi-journée tous les quinze jours. À cela, il faut ajouter les collectes alimentaires à Saint-Sauveur (deux à trois par an) qui permettent de récolter des dons de nourriture pour les dépannages d’urgence.
Travaillant bénévolement à la Mairie et à la Croix-Rouge, Jean-Claude assure un lien entre ces deux structures.
Il s’est engagé car il aime bien s’occuper des gens, pouvoir les aider et il apprécie par ailleurs la bonne ambiance qui règne au sein de l’équipe des bénévoles de Saint-Sauveur-en-Puisaye.